Les scènes de violences et d’agressivité s’imposent partout… dans la rue, à la télévision, au cinéma, sur le web, elles se généralisent dangereusement tout comme la délinquance !
Que se passe t-il ?
Le mal-être a envahi toutes nos sociétés à tous les niveaux… dans les écoles, les entreprises, dans les quartiers, au sein des couples, des familles…
Mais aussi au niveau des partis politiques, des gouvernements, des religions… trois systèmes qui malheureusement manipulent ceux qui les suivent pour qu’ils acceptent leurs abus de pouvoir judicieusement dissimulés dans leurs mensonges.
On ne peut pas dire que ces trois systèmes soient, actuellement, des «modèles» de sagesse et des guides qui mènent au bonheur et au bien-être des peuples.
Mais comment faire face à cette culture de violence et comment apprendre à apaiser ces conflits quand ils surviennent ?
La NON-VIOLENCE est-elle la «seule» solution ?
En partie, OUI mais c’est «une solution» parmi d’autres !
La non-violence est une «action» face à une agressivité, elle a la ferme intention de répondre NON à la violence par la violence.
Il ne faut pas voir cette «action» comme un abandon ou une soumission, mais un refus catégorique face à un acte inadmissible.
La non-violence est donc une «arme non-agressive» qui doit atténuer et calmer un conflit, une colère, une injustice en vue de trouver une solution qui aboutit à une paix constructive pour tous.
La non-violence est bien le terreau du pacifisme !
Donc la non-violence est une «méthode» utilisée par les «pacifistes» qui y intègrent aussi la «non-obéissance» ou la «désobéissance» des ordres et des pratiques irrespectueuses de la vie en général, le rejet de la «déresponsabilisation» trop facile pour certains qui se retranchent derrière un ordre… (voir notre article «Oui Chef, à vos ordres Chef !».
Le «respect des différences et de la vie sous toutes ses formes» font partie de la philosophie de ces Femmes et de ces Hommes qui œuvrent pour la Paix. Jésus disait : Heureux les pacifistes car la Terre leur appartiendra.
La Paix est donc la cible de la non-violence.
La non-violence est une philosophie, un but spirituel qui délégitime la violence et promeut le respect de l’autre dans le conflit.
La non-violence est une stratégie d’action proactive et pacifique mise au point par Gandhi à partir de 1906 pour combattre les injustices, d’abord en Afrique du Sud, puis en Inde. Cela a permis les succès historiques et durables que nous connaissons (suppression de lois racistes en Afrique du Sud, libération de la domination britannique en Inde). Ils ont également été décisifs aux États-Unis (Martin Luther King), en Pologne (Lech Wałęsa), en Afrique du Sud (Nelson Mandela), au Kosovo (Ibrahim Rugova) et ailleurs…
La Journée Internationale de la Non-Violence
La Journée internationale de la non-violence est célébrée le 2 octobre, jour anniversaire de la naissance de Mohandas Karamchand Gandhi (1869-1948), surnommé le Mahatma (la «grande âme»), chef du mouvement pour l’indépendance de l’Inde et pionnier de la philosophie et de la stratégie de la non-violence.
À peu près à la même époque, le jeune Indien entretient une correspondance avec l’écrivain russe Léon Tolstoï, qui a posé les bases de la collaboration non-violente dans une essai censuré à sa sortie «Le royaume de Dieu». Au crépuscule de sa vie, l’auteur d’Anna Karénine initie le jeune avocat indien au Sermon de la montagne, rapporté dans les Évangiles, dans lequel Jésus-Christ prononce la fameuse phrase : «Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends l’autre joue».
Le principe de la non-violence – connu également sous l’appellation de résistance non-violente – rejette le recours à la violence physique en vue de provoquer des changements sociaux ou politiques. Souvent décrite comme «la politique des gens ordinaires», cette forme de lutte sociale a été adoptée par des populations entières, partout dans le monde, dans le cadre de campagnes en faveur de la justice sociale.
L’action non-violente est une technique grâce à laquelle ceux qui rejettent la passivité et la soumission, et qui considèrent que la lutte est essentielle, peuvent livrer leur combat sans recourir à la violence.
Mais la non-violence en tant que doctrine est apparu dès le siècle précédent où elle doit beaucoup au poète américain Henry David Thoreau (1817-1862), théoricien de «La désobéissance civile», nom d’un essai sorti en 1849. Ce fervent abolitionniste était allé jusqu’à refuser de verser ses impôts à l’État fédéral pour protester contre l’esclavage. Il renouait ainsi avec une tradition américaine qui avait permis l’indépendance du pays, lorsque des colons avaient refusé de payer la taxe sur le thé versée au roi d’Angleterre lors de la célèbre Tea Party de Boston en 1773.
Le terme «non-violence» est assez récent. C’est au début des années 1920 que le terme apparaît dans la langue française, à l’occasion de reportages réalisés sur l’action de Gandhi en Inde.
“Non-Violence“, sculpture en bronze de l’artiste suédois
Carl Fredrik Reuterswärd,
devant le siège des Nations-Unies à New York, le 29 septembre 2015.
Reuterswärd a conçu le Colt Magnum 357 au canon noué
comme un symbole de paix
après l’assassinat à New York de son ami John Lennon,
ancien Beatles, abattu le 8 décembre 1980
par Mark Chapman.
Faire le choix de la non-violence, c’est comprendre que la violence ne résout rien.
Parce que la paix est un projet de tous les jours qui nous concerne tous, poser les balises d’un vivre ensemble où chacun peut s’épanouir dans le respect de tous est un enjeu primordial. Face à cela, la non-violence propose une approche concrète pour construire la paix au quotidien.
Une attitude non violente consiste à comprendre les attitudes violentes d’autrui, ce qui a pu l’amener à adopter ce type de comportement par la voie du dialogue, en lui donnant l’occasion de s’exprimer et d’être écouté.
La non-violence est tout à la fois une éthique qui refuse le processus de légitimation de la violence et qui prône le respect de la personne humaine et de la vie ; et une attitude qui encourage à la prise de responsabilité de chacun. La non-violence est un mode de relation qui favorise le dialogue et la médiation dans une approche constructive des conflits et qui peut se traduire par des actions collectives de grande échelle. La non-violence, c’est également un projet : celui de construire une culture de paix, une société basée sur le respect de chacun et l’amour des différences.
Dans ce projet, la tolérance n’est pas suffisante car tolérer c’est supporter quelqu’un ou une chose, ce n’est pas l’accepter tel qu’il est avec ses différences, son droit à la différence.
Face à une injustice, à une situation de violence, l’Homme a la possibilité de réagir de trois manières, soit il adopte la position de résignation, démissionnant de son rôle de citoyen responsable, soit il choisit d’avoir recours à la violence, soit à la non-violence. Comme Gandhi disait : «si quelqu’un est violent, je peux envisager d’en faire un non-violent. Mais s’il est lâche, ce sera impossible». Ce qui est déterminant, c’est la volonté de provoquer un changement.
Voici trois exemples d’action non violente :
La désobéissance civile : La désobéissance civile est une stratégie d’action qui se base sur le principe de non coopération collective, tout comme la grève et le boycott.
La désobéissance civile consiste à transgresser une loi que l’on juge injuste, illégitime ou qui viole les droits de la personne, afin de la supprimer. Cette transgression doit être volontaire, publique, collective et non violente.
Face à cette action non violente, précisons toutefois que la Loi est un élément indispensable pour permettre d’organiser la vie en société. Dans nos sociétés démocratiques, il est possible de la faire changer en interpellant par exemple les responsables politiques par l’intermédiaire du vote, de la société civile et des associations de paix, ou encore des pétitions. Ces démarches légales permettent d’aboutir à un changement de la Loi par une démarche non violente et démocratique. Le recours à la désobéissance civile ne constitue donc qu’une solution ultime face à une injustice qu’il est impossible de changer par les voies démocratiques.
L’intervention civile : L’intervention civile est une intervention non armée, sur le terrain d’un conflit local. C’est une forme de médiation entre deux groupes, deux communautés ou deux nations. Elle consiste à mettre en œuvre des missions mandatées par une organisation intergouvernementale (OSCE, ONU), gouvernementale, ou non gouvernementale (ONG).
Ces missions viennent accomplir des actions d’observation, d’information, d’interposition, de médiation, de coopération et de formation adaptées à la situation. Son but est de séparer les parties conflictuelles afin de les amener sur un chemin d’entente et de négociation afin de faire cesser la violence. Elle consiste à rétablir le dialogue entre les deux adversaires en établissant des mesures de confiance entre les parties adverses dans le but de réduire ou si possible de faire cesser la violence, afin de créer les conditions d’une solution du conflit.
L’intervention civile constitue une alternative à l’intervention militaire.
L’ingérence politique : L’ingérence politique consiste à intervenir dans les affaires des autres (Etats ou privées) pour tenter de leur imposer des choix différents de ceux qu’ils auraient fait naturellement s’ils n’avaient eu à prendre en compte que leurs intérêts propres.
C’est par exemple le cas de l’ingérence humanitaire, qui implique l’aide ou l’assistance à des personnes en grand danger ou en état de grave nécessité, suite à une catastrophe d’origine humanitaire (guerres, conflits, crises économiques, accidents industriels…) ou d’origine naturelle (tremblements de terre, épidémies, famines…).
La culture de paix est un projet pour vivre ensemble. L’être humain est avant tout un être de relation, il se construit dans la relation à l’autre, et développe des projets grâce aux autres.
Croire en un monde où toutes les relations seraient harmonieuses et pacifiques peut paraître illusoire et utopique. Si la coexistence entre les Hommes et entre les peuples doit devenir pacifique, elle peut néanmoins être conflictuelle à certains moments.
La paix n’est pas l’absence de désaccords mais la maîtrise, la gestion, et la résolution des problèmes par d’autres moyens que la violence.
Le désaccord est un élément structurel de la relation à l’autre, il me permet d’aller de l’avant, de prendre position, de confronter à l’avis d’autrui et me pousse à me remettre en question. La manière dont il est géré est donc déterminante.
Avoir une approche positive des conflits, apprendre à les gérer de manière constructive, c’est également apprendre à s’ouvrir aux autres, à respecter les différences et pouvoir composer avec elles, à s’affirmer et prendre confiance en soi, à prendre des initiatives, c’est aussi apprendre à dialoguer, à négocier, à développer l’esprit de coopération et de solidarité, à développer la créativité.
Tout cela pose les balises d’un vivre ensemble où chacun peut s’épanouir, et qui replace l’humain au centre des préoccupations, dans quelque cadre que ce soit.
Apprendre la non-violence, c’est s’approprier des valeurs, des attitudes, des comportements et des modes de vie basés sur le respect de la dignité humaine et de la différence.