Qu’est-ce qu’un mandala ?
Traditionnellement, les mandalas sont créés avec du sable de couleur, il s’agit d’une œuvre éphémère puisque la pluie ou le vent la détruisent.
Ils nous proviennent de la nuit des temps et sont présents partout dans la nature : dans les fleurs, les toiles d’araignée, les fruits et légumes coupés, dans le système solaire et jusque dans nos cellules humaines.
Si le mot mandala vient de l’Inde – en sanskrit, il signifie «cercle sacré», centre, unité, totalité, ses dessins circulaires organisés autour d’un centre qui s’ouvre sur l’infini, sont pratiqués dans toutes les civilisations. Car à l’Est comme à l’Ouest, le cercle est le symbole de la vie.
En Occident, les rosaces des cathédrales représentent des scènes religieuses ou du quotidien. Pour les Cisterciens, ces mandalas de lumière sont des supports à la méditation.
En Asie, le mandala est à la fois un enseignement de vie et un acte méditatif profond. Il symbolise un travail mental, un parcours initiatique où chaque élément représente une connaissance à acquérir.
Dans la culture amérindienne, le mandala est une ouverture sur l’au-delà. Il peut transmettre des informations données par les esprits ou représenter des visions.
Dans le chamanisme, les mandalas reprennent les symboles des saisons, des animaux totems, des esprits de la nature…
En Australie, les Aborigènes incarnent dans le mandala les éléments de la nature et du monde des ancêtres – pour eux, ce sont les ancêtres qui nous rêvent et notre vie n’est qu’illusion.
En Afrique, le mandala crée un lien avec les esprits qui nous entourent : les dieux créateurs, les esprits de la nature, les entités d’autres planètes… Accompagné d’aliments ou d’étoffes, il devient offrande en guise de gratitude ou de demande.
N’est-ce pas étonnant de découvrir comme cette forme universelle incarne de manière tout aussi universelle la spiritualité, chacun selon sa vision ?
La majorité des éléments qui nous entourent ou nous constituent sont des mandalas. L’atome, la terre, les planètes, l’univers sont des mandalas.
Notre œil, mandala lui-même, nous fait, depuis toujours, percevoir les choses de façon circulaire et centre notre regard en un point central. Quand nous regardons les choses intensément de façon pleinement consciente, ne touchons-nous pas à leur dimension infinie ?
Le point central symbolise le jaillissement de l’énergie.
Le rayonnement issu du point central se développe de façon centrifuge jusqu’à la frontière circulaire d’où il rebondit vers le point central et illustre le flux et la régénération de l’énergie.
Le périmètre qui délimite le contenu sacré est une frontière avec l’extérieur pour protéger et isoler son contenu du monde profane.
Selon les cultures et les religions, le mandala est utilisé comme support de méditation, de prière, d’éducation, de connaissance de soi et de représentation de l’univers.
Dans le bouddhisme, le mandala est un diagramme cosmique qui est associé à des exercices de visualisation pour accéder à l’illumination, où le méditant cherche à créer des images mentales de Bouddha ou des bodhisattvas.
Dans les traditions orientales, c’est le bouddhisme tibétain qui utilise le plus les mandalas, notamment avec les mandalas bouddhiques tibétains de sable.
L’une des vocations du mandala est de nous conduire vers l’unité de nous-mêmes. Sa fonction est de nous aider à dépasser la souffrance, à nous rappeler à chaque instant que tout est interdépendant et, surtout, à nous relier au centre de nous-mêmes, source d’équilibre et de guérison.
Quels sont les effets des mandalas ?
Reconnus pour offrir divers effets thérapeutiques, les mandalas permettraient de se recentrer, de vivre plus dans le moment présent, d’atteindre un état de méditation plus élevé afin de réduire le stress de la vie, de lâcher prise.
«Le mandala est un miroir de notre état intérieur et un outil d’évolution». C’est Carl Jung, faisant le lien entre le point central et la psyché, qui fut le premier à utiliser le pouvoir thérapeutique du mandala pour aider ses patients à retrouver équilibre, paix et cohérence. Selon lui, le mandala est le symbole du SOI. Au moment où la personne le colorie ou le dessine, elle projette hors d’elle-même ses émotions et son vécu, produisant ainsi une représentation de son état intérieur. Et quand tout va bien, la représentation du soi est harmonieuse…
Colorier ou réaliser un mandala est également un incroyable outil de transformation. En nous maintenant dans l’instant présent, il nous ouvre à notre être intérieur et à une plus grande conscience de soi. Il nous permet d’apprivoiser nos ombres et nos peurs. Il est source d’harmonisation et de paix intérieure. C’est un moyen de se centrer et parfois même de se découvrir une vocation humanitaire ou artistique.
Claudette Jacques exploite dans ses livres de mandalas leur pouvoir de guérison, notamment pour accompagner le deuil ou apprendre le lâcher prise. Ce n’est pas qu’un simple dessin, explique-t-elle. Il est un outil, qui tout en développant notre créativité, permet de se centrer, de s’harmoniser, de se transformer.
Il travaille sur 4 niveaux de conscience, alors il peut produire des effets autant sur le plan physique, psychique, psychologique que spirituel.
Une fois à l’intérieur du cercle, le mandala agit tout simplement, là où il doit agir. Dès l’entrée dans le cercle, il se produit un changement vibratoire, car se fait l’union entre les deux hémisphères du cerveau, ce qui produit l’harmonisation des dualités et l’unification des contraires. Ainsi, l’être blessé peut retrouver dans la pratique du mandala, une consolation, une compréhension de certains événements. Celui qui doute, découvre une certitude, celui qui pleure, une consolation. Il permet d’aller chercher l’aspect contraire afin de rééquilibrer les énergies, pour ensuite, entreprendre le chemin du centre.
Le mandala pour faire une pause
En-dehors de toute démarche spirituelle ou thérapeutique, il suffit de colorier un mandala pour profiter du calme, de la relaxation et de la force qu’il procure.
Colorier un mandala est une des rares activités qui fait fonctionner les deux hémisphères du cerveau en même temps : le côté droit pour le sens artistique, l’intuition et la créativité, le côté gauche pour l’organisation, la logique, la gestion de l’espace et de la symétrie.
Cet équilibre cérébral offre une sensation de détente, de paix et de bien-être.
La pratique régulière du mandala développe la confiance, le respect, la douceur et l’amour de soi. Dans le silence s’installe l’introspection, la volonté de s’améliorer, de se pacifier.
Le choix des couleurs n’est pas anodin, elles ont un véritable impact sur nous, même inconscient. En choisissant l’une ou l’autre de manière instinctive, nous exprimons nos ressentis, nous retrouvons bien-être, vitalité, joie, espoir ou confiance, selon leur symbolisme.
Les mandalas sont une aide à la reconnexion pour les enfants et les adolescents.
Nous comprenons ainsi pourquoi les mandalas sont de plus en plus plébiscités par les enseignants et les parents.
Ils sont parfaits pour canaliser l’énergie des enfants, les aider à se concentrer et à se détendre. Leur imagination est stimulée, la construction de leur propre monde intérieur favorisée. Ils en ressentent les bienfaits tant dans leur esprit que dans leur corps.
Le coloriage de mandalas aide les enfants et les adolescents qui ont développé des résistances face aux apprentissages scolaires, qui sollicitent davantage l’hémisphère gauche. En les reconnectant à leur imaginaire, et donc à leur hémisphère droit grâce au mandala, ils entrent à nouveau dans l’apprentissage par une porte qu’ils aiment.
Se mettre aux mandalas
Commencez par trouver et choisir un mandala qui vous plait et qui correspond à votre humeur du moment, dans un livre de mandalas ou bien sur internet. Plus il est grand, mieux c’est.
Posez-le devant vous. Asseyez-vous confortablement en face, détendez-vous puis regardez ce mandala. Vous pouvez promener votre regard comme il vous plait en observant les formes.
Étalez devant vous crayons, feutres, pastels ou peintures et choisissez les couleurs dictées par votre cœur.
Préférez des crayons d’artiste aux pigments de bonne qualité qui vous permettront de réaliser des mélanges et des effets de relief. Sachez que les crayons aquarellables donneront un très beau résultat, mais ils demandent davantage de maîtrise.
Vous pouvez aussi être plus technique en commençant par observer le centre puis en faisant le tour du mandala jusqu’à l’extérieur. Ou inversement, en partant de l’extérieur vers le centre.
Dans tous les cas, laissez-vous aller dans les formes.
Ensuite, au bout de quelques minutes ou lorsque vous sentez que vous fatiguez, fermez les yeux.
Laissez-vous aller… observez… laissez-vous imprégner et laissez opérer la magie.
Vous pouvez rouvrir les yeux pour regarder de nouveau le mandala, puis les refermer afin de bien vous imprégner de ses motifs.
Enfin, imaginez-vous au centre, comme si vous étiez au milieu avec le mandala tout autour de vous. Vous vous visualisez au centre du mandala.
Vous pouvez observer vos sensations physique, vos émotions, vos sentiments pendant cet exercice.
Je vous explique ce petit exercice pour mieux comprendre comment le mandala est un excellent support de méditation et vous allez mieux cerner comment les tibétains procèdent.
Chez les bouddhistes tibétains, plusieurs mandalas représentent une divinité principale au centre puis d’autres divinités tout autour. Lorsque le pratiquant médite sur un tel mandala, il se visualise au centre de celui-ci, à la place de la divinité principale. Les divinités ne représentent pas des «dieux» mais sont le symbole des «qualités» de la personne qui médite. Il n’y a donc là aucune arrogance, bien au contraire. Cette pratique permet de faciliter l’accès à l’éveil.
Je vous conseille d’aller lire l’article de Matthieu Ricard concernant les mandalas : http://www.buddhaline.net/Introduction-a-la-pratique-et-au
Et pour toutes les formes, toutes les représentations de mandalas, chez les bouddhistes tibétains, ils procèdent de la même façon. Ils se visualisent tous au centre du dessin. Et cela dans le but de trouver «sa propre vérité» sans aucune illusion, de découvrir la «pureté».
«Le but d’une telle méditation est de chasser les nuages de notre perception erronée et de réaliser à leur place la pureté naturelle»… «Si l’on garde à l’esprit le mandala visualisé, on transformera progressivement sa manière de voir les choses », Matthieu Ricard.