Jusqu’à une date relativement récente, on pensait que les circuits neuronaux se créaient et se modifiaient uniquement au cours de l’enfance. Autrement dit, on croyait qu’il nous était impossible de modifier ces connexions ou d’en créer de nouvelles à base d’expériences ou d’apprentissages lors de notre vie adulte.
On croyait que le tissu nerveux ne pouvait se modifier que durant les premières étapes de notre vie. Cela signifiait alors qu’il était impossible de se remettre d’une quelconque « blessure » au niveau cérébral. Il a été démontré, ces dernières années, que ce n’était pas le cas.
Les scientifiques ont découvert que les neurones du cerveau possédaient la capacité de se régénérer. En effet, non seulement de manière anatomique, mais également en établissant de nouvelles connexions.
Ce concept est la neuroplasticité aussi appelée plasticité neuronale ou cérébrale. Bien que cela puisse sembler simple, il s’agit d’un fait qui permet à notre cerveau de se remettre de certaines lésions ou troubles. Elle nous permet de changer notre vie et de faire du bonheur une réalité. Nous pouvons passer du statut de victime à celui de vainqueur. C’est comme un super pouvoir.
Il s’agit d’un processus qui implique de nombreuses réactions biochimiques et métaboliques.
C’est la façon dont notre système nerveux est capable de former de nouvelles connexions en réponse à de nouveaux stimulus, informations, voire même des dommages d’anciennes connexions.
Nous avons des preuves que le cerveau continue à apprendre, quel que soit l’âge. Rien n’empêche une personne plus âgée d’acquérir un nouveau comportement ou de s’initier à une nouvelle connaissance tant que les choses se font de manière progressive.
Nous allons donc pouvoir nous rendre compte qu’aucune personne n’est bloquée avec le cerveau avec lequel elle est née. La reprogrammation de celui-ci est donc possible.
Si certains gènes nous ont été transmis, il faut savoir que ce que nous faisons dans notre vie modifie notre cerveau. Et c’est ça, la baguette magique.
Notre imaginaire, car c’est bien de lui qu’il s’agit, contient le mot image, anagramme de magie. Cette magie féconde s’appuie sur notre formidable faculté de visualisation.
Par la grâce de nos neurones, étudiées de près par les neurosciences, on sait à présent que visualiser quelque chose (une scène, un projet, une intention, etc.) a une action palpable et visible ; la zone cérébrale associée s’active de la même façon que si nous réalisions concrètement cette chose.
Nous créons notre réalité à chaque instant, que nous en soyons conscients ou non. Si nous ne sommes pas conscients, nous la créons par habitude et sur le sillon de vieux schémas.
À mesure que nous devenons de plus en plus conscients, nous sommes de plus en plus capables de « recréer » notre vie.
Refaire le film de sa vie, en prenant conscience que nous ne sommes pas qu’acteur, mais aussi scénariste, réalisateur, producteur et donc nous avons accès à des choix divers et variés qui sont des opportunités infinies de faire de ce film le meilleur moment possible pour nous-mêmes.
En adoptant cette posture, nous pouvons nous retrouver maître de notre vie, en choisissant les acteurs que nous souhaiterions avoir à nos côtés, les lieux où nous aimerions qu’elle se déroule, son décor, les actions que nous mènerons pour les améliorations…
Nos possibilités sont infinies mais il ne faut pas sous-estimer la difficulté de ce travail sur soi-même et donc de posséder un haut degré de motivation.
Qu’est-ce que la neuroplasticité ?
La neuroplasticité est un concept scientifique décrivant la propriété des structures et des fonctions du système nerveux (nerfs et encéphale) de pouvoir s’adapter, en réponse à l’environnement, aux tâches à exécuter, etc.
La neuroplasticité est le processus par lequel des neurones peuvent être créés, se réorganisent et améliorent l’efficacité de leurs communications entre eux. Elle s’opère chaque fois que nous faisons un nouvel apprentissage, peu importe le domaine, autant académique, créatif ou moteur.
Comparons le cerveau au système routier d’une grande ville. Chaque tronçon entre deux coins de rue est un neurone et chaque intersection un point de connexion entre ces neurones (synapse). Se remémorer une information ou une manière de faire serait donc ici comme de parcourir un itinéraire. Que ce soit l’apprentissage d’une table de multiplication, d’un mouvement de danse ou d’une nouvelle langue, chacun est un itinéraire (apprentissage) différent, qui sera parcouru avec une aisance croissante à chaque répétition.
Imaginons devoir se rendre à un nouveau lieu de travail. Au début nous devrons regarder une carte avant de partir, prendre en note les points clés et être attentif au nom des rues (ou utiliser un service de navigation, mais ça sollicite beaucoup moins la neuroplasticité). Avec chaque répétition, l’exécution s’affinera, nous saurons quand garder la gauche pour tourner, ou trouverons des raccourcis, puis le niveau de concentration requis diminuera jusqu’à ce qu’éventuellement, notre attention pendant le trajet soit portée sur le menu du soir.
Si nous poussons la comparaison encore plus loin, la stimulation électrique fonctionnelle (SEF) serait comme de prendre un taxi. Au départ, il y a une aide extérieure pour atteindre la destination, puis éventuellement, à force d’avoir été attentif au trajet, il pourrait vous être possible de le parcourir de façon autonome.
Lorsque le cerveau est lésé, il y a une réorganisation fonctionnelle adaptative de celui-ci : des stratégies de compensations et d’adaptations se mettent en place parallèlement à la substitution (activation de zones initialement non impliquées dans la fonction). Ces stratégies sont la base de la rééducation par le mouvement.
Ce potentiel d’adaptation du système nerveux permet au cerveau de récupérer après des troubles ou lésions et peut également réduire les effets des altérations structurelles causés par des pathologies comme la sclérose en plaques, l’AVC, la maladie de Parkinson, la détérioration cognitive (commotions cérébrales), la maladie d’Alzheimer, la dyslexie, le TDA, etc…
Différents tests d’imagerie et de stimulation ont été entrepris et ont pu révéler l’existence de la neuroplasticité.
Le cerveau crée des neurones, même si ce n’est pas partout (les nouvelles cellules sont concentrées dans certaines zones, on peut soigner ses défauts cognitifs voire ses traumatismes ou même des lésions cérébrales, augmenter son intelligence, sa mémoire, réduire ses angoisses…
Mais finalement, ce n’est pas le nombre de neurones qui compte, mais bien la question de savoir jusqu’où nous pouvons améliorer nos facultés mentales.
Comment fonctionne la neuroplasticité ?
La synapse correspond à la zone où les neurones communiquent entre eux. À la naissance, le nombre de synapses des neurones du cortex cérébral est limité. On l’estime à environ 2500 synapses. Cependant, à mesure que les années passent, ce nombre augmente presque à 10 000 synapses par neurone.
Cela se produit car, à mesure que nous grandissons, nous expérimentons et apprenons différentes conduites. Tout cela entraîne alors la création de nouvelles connexions neuronales et leur renforcement.
Le processus de neuroplasticité stimule la création ou la régénération d’un plus grand nombre de synapses tout au long de la vie. Cela se produit par le biais de divers mécanismes moléculaires et chimiques.
Par conséquent, chaque fois que nous acquérons de nouvelles connaissances, les synapses sont renforcées ou augmentées.
Les réactions chimiques et moléculaires qui permettent la neuroplasticité sont complexes. Le résultat final est une croissance du nombre et de l’interconnexion des neurones.
Si la neuroplasticité nous offre la possibilité de continuer à évoluer, tant en corrigeant nos handicaps et nos biais qu’en continuant à apprendre à un âge avancé, elle ne permet pas l’économie de l’effort et de la répétition constante exigés par la maîtrise d’un exercice. Changer son cerveau n’est pas chose facile.